Le regard des autres sur le “sans gluten”

Manger sans gluten à 100%, c'est être différent. Et être différent, c'est devoir gérer le regard des autres.

(si ça t’intéresse, j’adore l’histoire de Elmer l’éléphant)

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Sans gluten et des milliers d’interprétations

Dépendant de la personne à qui je parle, mon alimentation "sans gluten" est perçue comme un caprice, un régime pour maigrir, un style de vie bobo, et seulement rarement comprise comme un traitement médical. Évidemment, chacun a le droit de décider de la manière dont il se nourrit. Et toutes les raisons citées ci-dessus sont des raisons valables de manger sans gluten. Mais souvent, j'ai ressenti le besoin de justifier mon régime, d'expliquer que je suis "obligée" et de m'excuser pour la gêne occasionnée.

Sans gluten : un besoin, pas de justification

J'ai mis longtemps à comprendre la différence entre exprimer un besoin et le justifier. Ici, mon besoin, c'est manger 100% sans gluten. Ma justification, c'est la maladie coeliaque. Le lien entre les deux est tout à fait clair (quand on connait la maladie coeliaque), mais une autre justification aurait pu être tout à fait valable aussi. J'ai le droit d'exprimer le besoin, sans donner de justification. Ou d'expliquer la justification, dans un cadre où mon besoin n'apparait pas directement. Cela est vrai pour le régime sans gluten, mais j'ai appris que cette règle s'étend à beaucoup d'autres situations quotidiennes.

Il y a des choix (ou obligations) personnels que les autres doivent respecter, quoiqu'ils en pensent (ou n'en pensent pas). La mode "sans gluten" fait que le monde suppose et interprète mon régime de mille et une manières. Et au début, c'était difficile. C'est éprouvant d'être jugée. Mais petit à petit, je me suis rendu compte que me justifier à chaque fois me demandait encore plus d'énergie. Et que finalement, les gens croient ce qu'ils veulent, et jugent dans tous les cas.

Apprendre à faire ses propres choix

Aujourd'hui, parfois j'explique. En France, beaucoup trop de gens ne connaissent pas le terme "coeliaque". C'est important pour moi de créer une conscience collective autour de cette maladie. Et parfois, je n'explique pas. J'exprime simplement mon besoin le plus clairement possible. Parce que je n'ai pas envie de parler du "pourquoi" ou parce que je sens que la personne en face de moi n'est pas réceptive, et c'est OK comme ça. Les gens qui lèvent les yeux au ciel, ou leurs petits sourires en coin, je ne les prends plus personnellement.

Cette maladie coeliaque m'aura appris à être plus sûre de moi. Elle m'aura appris à me respecter et à savoir dire "non". Coeliaque ou pas, toi aussi, tu as le droit de faire tes choix. Si tu attends l’avis du public, tu n’iras nulle part. Alors fonce ! Fais ce qui est juste pour toi.

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Je ne mange pas “sans”, je mange “différent”