Je ne mange pas “sans”, je mange “différent”

Il y a une grosse différence entre manger "sans" et manger "différent". "Sans" sous-entend élimination, restriction; alors que "différent" apporte plus d'options.

Déjeuner juste en bas de chez moi, chez Petit Pays, un joli café qui offre souvent de bonnes options gluten free

Déjeuner juste en bas de chez moi, chez Petit Pays, un joli café qui offre souvent de bonnes options gluten free

Découverte de nouveaux aliments

J'aime penser que manger "sans gluten", c'est en fait simplement manger d'autres aliments, dans des cadres différents. Parce que c'est vrai, depuis que je mange sans gluten, je découvre toutes sortes de nouvelles façons de m'alimenter (voir par exemple mes recettes avec toutes sortes de féculents alternatifs et mes restaurants favoris à Paris) !

Sans gluten, interdire l’interdiction

Une mentalité d'interdiction ("sans") est vraiment néfaste psychologiquement. De nombreuses études scientifiques prouvent qu'au plus on interdit quelque chose, au plus on en a envie. L'être humain est attiré par ce qui lui est inaccessible, en dehors de ses limites. Par exemple, si je te dis maintenant de ne surtout PAS penser à un ours blanc, l'image de l'ours va rester gravée dans ta tête pendant un petit moment ! Pareil pour une chanson, qui pourrait te tourner en boucle dans la tête toute la journée.

La restriction cognitive est un principe scientifique qui traite précisément de notre comportement alimentaire. Ce concept explique qu'essayer à tout prix d'éviter de manger quelque chose (ex.: du pain) en le remplaçant par autre chose de similaire (ex.: une galette de riz) ne fonctionne pas. En effet, manger une galette de riz à la place d'un morceau de baguette, si on avait vraiment envie de pain, nous rendra juste vraiment frustrés, et très susceptibles de "craquer" et de manger tout le paquet de galettes de riz pour essayer de se réconforter.

Sans gluten, sans frustration

Le problème avec l'alimentation sans gluten, c'est que ce régime engendre parfois ce genre de frustration. Parce qu'effectivement, une galette de riz, ou même du pain sans gluten n'aura jamais le même goût qu'une vraie baguette à la française. Il est donc impératif de changer d'état d'esprit. Et cela passe aussi par le langage qu'on utilise pour parler de son état et de son alimentation. J'ai appris au fur et à mesure des années à apprécier le pain sans gluten, et les galettes de riz, comme des aliments à part entière, et non comme des substituts. Je n'essaye plus de remplacer, j'accepte de manger différemment. Au lieu de supprimer, j’ajoute des aliments et des possibilités.

Ce changement d'état d'esprit est un processus qui demande du temps et de l'énergie. Mais celui-ci est impératif. J'ai d'abord dû accepter ma situation, pour pouvoir aller de l'avant et profiter de toutes les opportunités que ce régime alternatif m'offre aujourd'hui. J'apprends petit à petit à cuisiner, je découvre (et fais découvrir) de nouveaux aliments moins connus, et je m'aventure dans des restaurants pour le moins non conventionnels. Je ne me sens plus triste ni frustrée, parce que j'ai trouvé mon équilibre. Je ne me sens plus "obligée" de me restreindre, parce que j'ai trouvé une multitude d'autres choix qui me conviennent.

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Le gluten n'est pas malsain, je ne peux juste pas en manger

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