Vie sociale et maladie coeliaque : l’angoisse.

Depuis que j'ai la maladie coeliaque, manger chez des amis est devenu source d'angoisse. Des dizaines de questions fusent dans ma tête, à chaque fois. Comment faire pour ne pas paraitre "lourde", mais en même temps ne pas me mettre en danger ?

super brunch pendant mon “yoga teacher training” (juillet 2020)

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Vont-ils se souvenir de mon régime sans gluten ? Je préviens à l'avance ou je vois en arrivant là-bas ? Je grignote quelque chose avant au cas où il n'y aurait rien sans gluten ? Oui, mais imagine qu'ils ont préparé un truc spécial pour moi et que j'ai plus faim ? Est-ce qu'ils comprennent vraiment ce qu'est le gluten ? Toutes ces questions fusent dans ma tête, à chaque fois. Mes angoisses peuvent être classées en trois peurs principales :

  1. J'ai peur d'être malade.

    Repérer les aliments qui contiennent du gluten est un sacré casse-tête. Il faut impérativement vérifier les étiquettes de tous les aliments utilisés (même la viande fraiche du boucher !), et faire très attention à la "contamination croisée" dans la cuisine (ex : ne pas utiliser les mêmes toaster/four/planche à couper/casseroles/friteuses.. pour les aliments sans gluten que les autres aliments). J'ai du mal à savoir si mes amis sont toujours assez vigilants.

  2. J'ai peur du jugement des autres

    Etre la fille qui ne mange jamais rien, c'est pas super fun.

  3. J'ai peur de mettre mal à l'aise

    Souvent mes amis font des efforts (merci, merci, merci les amis!) Mais souvent, ces efforts ne suffisent pas, et je suis obligée de décliner le plat (dans le meilleur des cas, parfois j'apprends qu'il contenait du gluten.. après l'avoir mangé) malgré toutes les bonnes intentions derrière celui-ci.

Mon remède pour une vie sociale réussie ?

J'apprends doucement à assumer ma différence. Je mange avant quand je ne suis pas à l'aise. Et j'explique. Parfois j'apporte moi-même le gâteau au chocolat, pour être certaine d'en goûter une part aussi. Le plus important pour moi, c'est d'avoir des amis bienveillants. Et ceux-là comprennent et acceptent ma situation.

Dire qu'on mange pour se nourrir, c'est comme dire qu'on fait l'amour pour avoir des enfants.

De toute façon, dire qu'on mange pour se nourrir, c'est comme dire qu'on fait l'amour pour avoir des enfants. C'est vrai, mais pas toujours. Manger est souvent un acte social, une occasion de partage, un moment de plaisir. Alors, je me répète : "Je ne suis pas coeliaque, je suis Zoe et j'ai la maladie coeliaque. Elle m'empêche peut-être de manger du gluten, mais elle ne m'empêchera pas de profiter de bons moments entre amis."

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