Maladie coeliaque et COVID-19

Les personnes coeliaques sont-elles plus à risque face au COVID-19 ? 

Dans la nuit de mardi à mercredi, je me suis réveillée deux fois à cause d'un mal de tête intense. Mercredi matin, le mal de tête était toujours présent. Et malgré un dafalgan, impossible de m'en débarrasser. C'était suspect, pour moi qui n'aie que très rarement mal de tête. Entre deux obligations, je suis donc "vite" (ça m'a pris plus de deux heures quand même) allée me faire tester en laboratoire dans l'après-midi. Vendredi 23h, le résultat tombe : j'ai attrapé le coronavirus. Pas vraiment étonnée, j'étais au lit depuis mercredi, impossible de me lever. 

Quand j'ai annoncé la nouvelle sur instagram, j'ai reçu pas mal de messages inquiets, me mettant en garde, "attention avoir la maladie coeliaque te met fort à risque de complications !" Tout d'abord, j'écris cet article pour rassurer tout le monde, parce que ce n'est pas vrai ! Les membres du comité médical de l'AFDIAG sont unanimes, il n'existe AUCUN risque augmenté pour les malades coeliaques. Je me suis tout de même renseignée davantage (j'adore lire des papiers scientifiques) et les études scientifiques sont très claires : aucun risque amplifié (articles ici et ).  

notre tête quand on nous parle de coronavirus

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Les médicaments sans gluten pour gérer le COVID-19

Néanmoins, je ne me sentais quand même pas en super forme.. Et ce mal de tête me pesait vraiment très lourd. Je me suis donc renseignée sur les médicaments que je pouvais prendre. Et là, j'ai dû prendre en compte deux critères

  1. Ibuprofène interdit !

    Les médicaments anti-inflammatoires ne se pas compatibles avec le coronavirus. Du coup, il ne faut pas prendre de médicaments qui en contiennent (par exemple le Neurofen, l'Advil ou le Spedifen). À la place, on peut prendre des médicaments à base de paracétamol, qui agit également sur les douleurs et sur la fièvre. 

  2. Certains médicaments contiennent du gluten

    Plus de 200 médicaments recensés contiennent du gluten, qu'ils soient génériques ou de marque (tu trouveras une liste assez exhaustive des médicaments qui contiennent du gluten en France ici). Heureusement, même si beaucoup de médicaments ont du gluten dans leur composition, il est toujours possible de se faire prescrire une version sans. En effet, les ingrédients peuvent changer selon la marque ou la forme d’utilisation d’un médicament. Par exemple, le Doliprane en comprimé 500mg contient du gluten, mais les autres formes de Doliprane (gélules, sirops, effervescents, sachets) n'en contiennent pas. 

 Pour me sentir mieux, j'ai finalement choisi de prendre des Dafalgan et des Doliprane en gélule. 

Perdre le goût et l'odorat.. une expérience sensorielle ahurissante 

Quelques jours après le début de mon mal de tête, j'ai progressivement commencé à perdre le goût (agueusie) et l'odorat (anosmie). Jusqu'à ne plus rien sentir, ni goûter, du tout. Moi qui disais que je n'étais pas gourmande, et que je ne mangeais principalement que pour me nourrir, j'ai été drôlement surprise. C'est une sacrée expérience sensorielle, dont je me souviendrai, j'en suis certaine ! Entre temps, je n'ai toujours pas retrouvé mes sens, mais je vois le bon côté des choses, j'aurai une super histoire à raconter une fois que ce sera terminé. Et je profiterai encore plus des saveurs des aliments, c'est certain (#gratitude). 

En tous cas, être confinée toute seule, sans réelle sensation de faim, ni de goût, ni d'odorat, n'est pas facile. Moi qui pensais que j'aurais le temps d'essayer toutes sortes de nouvelles recettes sans gluten, c'est raté ! Mais j'ai quand même appris quelques astuces pour rester motivée à me préparer de bonnes choses à manger. Les clés ? Se créer une routine, varier les aliments et profiter pleinement des sens qui me restent (ouïe, toucher, vision). 

  1. Varier les textures et températures (toucher)

    Même si on ne goûte pas les aliments, on les sent dans sa bouche. J'ai préparé des plats allant croquant, moelleux, liquide … - et ça m'a vraiment aidée. Exemple tout bête : galettes de sarrasin que je peux manger avec les mains (j'adore manger avec les mains !) garnies de fromage de chèvre frais, salade, concombre, miel et quelques noix en petits morceaux. 

  2. Varier les couleurs (vision)

    Quand on est malade, il est d'autant plus important de faire le plein de nutriments et de "manger l'arc-en-ciel". Une présentation jolie et colorée donne est d'autant plus appétissante. 

  3. Préparer des plats maison faciles (ouïe)

    Ca, c'est ce que j'appelle l'effet IKEA. Quand on passe du temps à préparer quelque chose soi-même, on le trouve toujours meilleur, plus réussi. En plus, entendre les oignons crépiter sur un poêle, ça ouvre bien l'appétit. 

  4. Manger à des horaires fixes

    Se créer une routine est très important, parce que les journées filent et se ressemblent quand on ne sort pas de chez soi. Manger trois fois par jour donne un rythme, et permet de mieux se fixer des objectifs dans sa journée. 

Perdre le goût et l'odorat remet bien en perspective le fait de devoir manger "sans gluten". En temps normal, j'ai accès à tellement de saveurs différentes tous les jours ! Cette expérience de perte sensorielle m'aura ouvert grand les yeux. J’aurai aussi appris à mieux gérer la frustration, et à voir ce que ça fait de réellement devoir manger “sans'“ (et non pas simplement “différent”). Avec ou sans gluten, il faut profiter de nos cinq sens. On oublie trop facilement la chance qu'on a de les avoir. 

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