Une maison sans gluten : quelques trucs et astuces

Dans ma famille, je suis la seule à avoir la maladie coeliaque, heureusement. Mais quand je rentre à la maison, c'est quand même tout le monde qui doit faire un peu attention. Chaque famille s'organise à sa façon, et il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire. Il suffit de prendre en compte quelques critères pratiques (goûts de chacun, facilité, coûts - le sans gluten est plus cher, …) et puis d'autres, un peu plus psychologiques (éviter à la personne sans gluten de se sentir tout le temps à l'écart), pour créer une atmosphère qui convient à chacun. Sur le spectre de "tout le monde mange sans gluten" à "seule la personne qui en a besoin mange sans gluten", il y a des centaines d'aménagements possibles. 

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Grandir sans gluten

Avant d'expliquer comment on a choisi de s'organiser chez moi, j'aimerais préciser que je n'ai pas vécu d'enfance "gluten free". Pour moi, "les règles" à la maison restent simplement pratiques. Elles m'évitent de tomber malade, point. Pour un enfant, il est important de réfléchir à l'organisation de la maison plus longuement. Car la maison est l'endroit où l'enfant apprend à vivre avec sa différence, un interdit. Il faut trouver un équilibre pour que l'enfant comprenne qu'il ne mange pas comme les autres, mais en même temps, qu'il ne se sente pas pour autant toujours mis à l'écart. A mon avis, rendre la maison 100% gluten free ne lui est pas bénéfique, car il est important que l'enfant apprenne à faire attention à ce qu'il mange. La maison se doit d'être un lieu sûr, plus sécurisant que le monde extérieur, mais pas complètement coupé de la réalité non plus. Ça ne sert à rien de surprotéger l'enfant, de lui cacher sa différence. Car il s'en rendra vite compte par lui-même. La meilleure option est donc d'expliquer la situation exactement telle qu'elle est, avec des mots qui lui sont adaptés. Et trouver des solutions qui lui conviennent, ensemble. 

Quelques trucs et astuces d’organisation quotidienne

Dans ma famille, on aime diner tous ensemble. Du coup, quand je suis là, il a naturellement été décidé de préparer au maximum des plats naturellement sans gluten. Ma maman est aussi accessoirement devenue une patisserière gluten free hors pair ! Mais ce n'est pas pour autant que le pain et les céréales du petit déjeuner ont été bannis de la maison. Chez nous, on a mis en place un système hybride. On utilise des étiquettes pour éviter à tout le monde de se tromper. Comment ça marche ? C'est très simple. 

  • Les armoires : 

    • Le pain est bien emballé, et rangé dans une armoire à part. Le pain sans gluten est lui aussi bien emballé, et une étiquette "sans gluten" est collée dessus. 

    • Les sachets de farines sont fermés hermétiquement (souvent à l'aide d'une pince et puis mis dans des sachets plastiques). Astuce : toujours mieux de ranger le "sans gluten" sur l'étagère du dessus, pour éviter que d'autres aliments ne tombent dessus. 

    • Les céréales du petit déjeuner (on a un choix immense !) sans gluten sont spécifiquement mises en évidence à l'aide d'une étiquette "sans gluten"

    • Les cubes de bouillons, sauces, etc. qui contiennent du gluten sont signalés, car la plupart qu'on a à la maison sont sans gluten.

  • Le réfrigérateur :

    La grosse majorité des aliments dans le frigo sont sans gluten, seuls ceux qui ne le sont pas sont signalés avec une grande étiquette " !! PAS POUR ZOE - contient du gluten" (et pareil pour les sauces tel que la sauce soja normale). 

  • Le congélateur :

    Comme dans le frigo, les aliments que je ne peux pas manger sont signalés avec des grandes étiquettes. 

  • Le grille-pain :

    !! Ne jamais toaster du pain sans gluten dans un grille-pain "contaminé" (qui sert aussi au pain "avec gluten"). Chez moi, j'utilise des "pochettes croque-monsieur" dans lesquelles je mets mon pain, pour éviter qu'il ne touche les parois du grille-pain. 

  • Le four :

    Eviter de cuire des aliments avec et sans gluten en même temps

  • Les casseroles :

    Bien les laver après usage (et ne jamais cuire des pâtes sans gluten dans l'eau des pâtes avec gluten, par exemple)

  • Les ustensiles :

    Eviter d'utiliser des ustensiles de cuisine en bois, car le bois est très poreux et peut garder des traces de gluten, même après lavage

  • Les aliments sans gluten à partager :

    Le plus subtil reste les aliments sans gluten que l'on partage, comme les pâtes à tartiner, pots de confiture, beurre, fromage, etc. C'est à ceux-là que je dois faire le plus attention, car les miettes me rendent malade aussi. On a donc pris l'habitude à la maison d'utiliser des couverts différents pour se servir (ex.: ne pas utiliser le même couteau pour prendre du beurre et le tartiner). Pendant le confinement, ça marchait assez bien, parce qu'on avait tous plus de temps, et quasiment jamais d'invités (pas toujours au courant des règles). Dans la vie de tous les jours, c'est une règle plus compliquée à respecter. Pour faire plus simple, on pourrait aussi imaginer des pots spéciaux étiquetés  "sans gluten", pour enlever toute la pression. 

Jeune, sans gluten, et en colocation

Dans les faits, je n'ai quasiment pas vécu à la maison depuis mon diagnostic. J'ai mené une vie d'étudiante en colocation. Il m'arrive parfois de participer à des diners avec tout le monde (souvent spécialement préparés sans gluten), mais je ne partage pas mes aliments avec les autres au quotidien. C'est la solution la plus simple que j'ai trouvée avec les années. Par contre, je fais occasionnellement découvrir mes ingrédients "inconnus" à mes amis, et j'adore ça ! Le dernier en date, c'était un déjeuner à base de fonio. Ça rappelle aux autres (et à moi-même) que "je ne mange pas sans, je mange différent". 

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