Un diagnostic sans symptômes apparents : l’histoire de Claudine

Claudine, c’est qui ?

Je m’appelle Claudine, j'ai 47 ans et je vis en région parisienne. J'aime ma famille, la culture et l'histoire de mes origines (Antilles et Afrique), ainsi que la lecture, le sport et mon île chérie, la Martinique.

claudine.jpg

Comment as-tu découvert ta maladie coeliaque ?

En 2016, pendant mes vacances en Martinique, je me suis mise en quête d'un rééquilibrage alimentaire. J'ai alors consulté une micronutritionniste qui m'a prescrit un bilan sanguin très minutieux. BINGO ! Les résultats tombent, je dois supprimer le gluten de mon alimentation. A cette annonce, je me souviens avoir regardé la micronutrionniste, toute ébahie, et lui avoir demandé :

"Je ne pourrai donc plus jamais manger de granola (biscuits), c'est définitif ?

Là dessus, j’ai reçu une réponse simple, foudroyante : “Oui Madame, c’est définitif".

Puis, elle a enchainé en m'expliquant le pourquoi du comment. L'impact du gluten sur mes intestins enflammés et les conséquences dramatiques qui pourraient en découler sur le long terme. “Vous avez la maladie coeliaque”, était sa conclusion. Pourtant, je n'avais aucun symptôme, en tout cas aucun auquel j’avais réellement porté attention. J’avais des carences chroniques mais je ne m’y étais pas vraiment intéressée plus que ça. Au début de mon régime sans gluten, j’ai perdu beaucoup de poids.

Comment vis-tu le régime sans gluten aujourd’hui ?

Aujourd’hui, le plus difficile, c'est la vie sociale, surtout les diners chez des amis d’amis, des gens que je connais moins bien, ou au restaurant. Je dois me renseigner à l’avance, amener tout ou une partie de mon repas, et parfois même annuler lorsque la logistique devient trop compliquée.

A part ça, je gère très bien ce nouveau régime, même si tout cela a un coût non-négligeable. Le point positif, c’est que cela m'a poussée à cuisiner plus qu’avant, et surtout mieux lire les étiquettes lorsque je fais mes courses. Je mange plus “en conscience”. Malheureusement, il m’arrive encore occasionnellement d’ingérer du gluten par erreur. C’est alors un total chamboulement intestinal, soldé parfois par un sprint pour arriver aux toilettes avant la catastrophe.

Ma famille s'est très vite habituée et fait très attention, mes amis et collègues ont mis plus de temps, mais ils s'y font aussi. Souvent, je prépare des mets pour mes proches. Et quel n'est pas leur étonnement lorsqu’après qu’ils aient gouté, je leur annonce que ce qu’ils mangent est sans gluten ! Ni vu, ni connu.

Ce qui est quelquefois embêtant, c'est d'avoir l'impression de devoir s'excuser pour ne pas vexer. Dans l'esprit de beaucoup, ce régime est encore une réponse à un effet de mode. Mais moi je sais, et parfois j’explique :

"Je m'en serais bien passée, de ce régime compliqué. Mais cela n’est pas de mon ressort, ça fait partie de moi. Si je compte pour toi, je te demanderais d’accepter ça, comme j’ai appris à l’accepter moi-aussi. Si tu n’en es pas capable, suis ton chemin et je suivrai le mien".

En conclusion, je dirais qu’avec un régime sans gluten, il faut apprendre à être prévoyant. Ou plutôt, à avoir "une spontanéité prévoyante".

Précédent
Précédent

Maman de petit coeliaque : Marie-Alix nous partage son expérience

Suivant
Suivant

Claire, coeliaque depuis toujours, diagnostiquée à 21 ans