L’histoire de Cécile, fondatrice de Because Gus (plus grand média des sans gluten)

Cécile, c’est qui ?

Je m’appelle Cécile, j’ai 34 ans. Cela fait 8 ans que j’ai arrêté le gluten et que ma digestion est enfin devenue normale ! Je suis la fondatrice du média des sans gluten, Because Gus.

Cécile et son chat, Gus’

Cécile et son chat, Gus’

Pourquoi as-tu arrêté le gluten ?

Comme beaucoup de sans gluten, je l’ai arrêté sur les conseils de mon gastroentérologue, qui m’a dit d’essayer et « de voir si ça pouvait être ça » (attention cette technique est fortement déconseillée, Cécile explique pourquoi plus bas). Ça a fonctionné et ça a changé ma vie, mais je me suis retrouvée complètement perdue avec une pathologie que je ne pouvais pas expliquer, ni même nommer, puisque je n’avais pas fait de tests avant l’arrêt du gluten !

Because Gus : quoi, comment, pourquoi ?

À cette époque-là je terminais une mission en freelance pour un client et me posais la question de monter ma propre entreprise. Frustrée de ne pas savoir ce que j’avais, de lutter pour trouver des produits sans gluten ou des informations, je me suis lancée dans l’aventure entrepreneuriale sans gluten. J’ai intégré l’incubateur d’HEC Paris afin d’être aidée dans ce projet. C’est grâce à mon étude de marché, que l’idée de lancer un site d’information pour les sans gluten m’est venue pour répondre aux besoins des sans gluten. 

Le 20 janvier 2015 j’ai officiellement lancé Because Gus, le média des sans gluten. 

Avec mon équipe de journalistes, on a interviewé tous les spécialistes possibles et  imaginables pour répondre aux questions des sans gluten… et elles étaient nombreuses ! Il n’y avaient pas que les sans gluten qui se posaient des questions, leurs proches avaient aussi peur de faire une boulette et de les rendre malade. Ils cherchaient des recettes ou encore des adresses sans gluten pour faire plaisir à leur proche sans gluten. Enfin il y avait aussi tous les mangeurs de gluten qui se demandaient pourquoi, tout d’un coup, tout le monde conspuait le gluten. 

D’où te viennent les idées d’articles ?

Beaucoup de ces articles ont été inspirés de mes propres questions au tout début : quels tests faire ? Quelle est la différence entre maladie cœliaque et sensibilité au gluten ? Que valent les tests d’intolérances alimentaires ? Je me suis aussi appuyée sur les questions des lecteurs et lectrices qui étaient nombreuses ! C’est comme ça que j’ai commencé à publier des guides d’adresses sans gluten à Lyon, Bordeaux, Strasbourg, mais aussi au Japon, à New York, Madrid… Aujourd’hui encore, dès que je ne sais pas répondre à une question je cherche les bonnes personnes à interviewer, tous les trucs de chefs sans gluten, tous les produits disponibles, toutes les adresses qui existent pour faciliter le quotidien des sans gluten et de leur entourage. Et ça ne s’arrête jamais ! 

Côté perso, comment s’est passé ton arrêt du gluten ?

Pour en revenir à mon expérience personnelle et à mon diagnostic. J’ai donc arrêté le gluten du jour au lendemain. J’étais super surprise de voir que dès le premier jour je n’étais plus ballonnée. Fini le mal de ventre, finis aussi les remontées acides qui empoisonnaient ma vie depuis 3 ans. Entre continuer à vivre avec tous ces symptômes qui me pourrissaient la vie et m’empêchaient de vivre comme tout le monde et me priver pizza, de pain, de burgers et de plein d’autres choses… je n’ai pas hésité une seule seconde ! L’expliquer à mon entourage et même pour moi comprendre ce que j’avais n’était pas simple. Six mois après l’arrêt du gluten, j’ai fait une prise de sang pour vérifier que ce n’était pas une maladie cœliaque. Personne à la pharmacie, au labo, ou chez le médecin ne pouvait me dire s’il fallait que je mange du gluten avant et si oui dans quelle quantité. Forcement ayant arrêté, le test était négatif. Je n’étais pas cœliaque, ce qui voulait dire à l’époque que c’était dans ma tête, officiellement (attention, c’est pour cela qu’il est fortement déconseillé d’arrêter le gluten sans avis médical. Il est nécessaire de contrôler pour la maladie coeliaque avant d’arrêter).

Comment as-tu vécu ce diagnostic “d’hypersensible” ?

La « chance » que j’ai eu c’est qu’en 2011 on m’avait diagnostiqué une endométriose après plus de 7 ans d’errance médicale. Je me suis dit qu’il faudrait être patiente là aussi et qu’un jour ma pathologie serait peut être comprise et reconnue, mais qu’en attendant elle était bien là. Je me considère donc comme (hyper)sensible au gluten, mais comme les cœliaques, j’ai complètement arrêté le gluten, on est donc dans le même bateau !

Au début, je sortais beaucoup moins, de peur de manger quelque chose qui me rendrait malade. À l’époque aussi il y avait beaucoup moins de lieux sans gluten. Mais pas mal de mes amis adorent cuisiner et se sont essayé au sans gluten ou ont bien voulu essayer ce que je préparais (et au début ce n’était pas souvent bon !!) Ça n’a donc jamais été une honte. Encore aujourd’hui ils font attention et me demandent toujours de vérifier si ce qu’ils ont pris est ok pour moi.

Et côté famille, romantique, ça s’est bien passé ?

Côté famille, comme toute la famille est dispersée à l’étranger, les repas familiaux tous ensemble sont peu fréquents ! Personne n’a essayé de passer au sans gluten malgré des problèmes de digestions, mais c’est certainement parce que leurs symptômes sont beaucoup plus légers que les miens. Chaque année pour les fêtes mes parents se plantent et mettent du gluten quelque part, mais ils pensent toujours à m’acheter du pain, des craquottes, des pâtes ou d’autre chose pour que je ne manque de rien chez eux.  

J’ai de la chance aussi d’avoir rencontré mon copain, pour qui le sans gluten n’est absolument pas un sujet. Au début de notre relation, il ne m’a absolument pas jugée sur mes restrictions alimentaires. Il était même curieux de goûter ce qui pouvait se faire en version sans gluten. À la maison on mange donc le même plat de pâtes sans gluten, mais chacun a son pain (surtout à cause du prix du pain sans gluten !). On fait beaucoup la cuisine ensemble et quand on commande des pizzas il la prend toujours en version sans gluten pour qu’on puisse partager. Ses parents aussi ont été super accueillants et ont testé toutes les semoules sans gluten qui existaient pour trouver la meilleure. Car ma belle-mère fait la sienne elle-même et chez eux couscous est une institution !

L’aspect “sans gluten” est-il important dans ta vie ?

Le sans gluten a changé ma vie puisque c’est devenu mon travail au quotidien. Mais en soi ça n’a pas bouleversé ma façon de vivre, car je faisais déjà beaucoup la cuisine. Ça n’a pas toujours été facile, surtout lors de dates à l’époque où j’étais célibataire ! Mais j’ai désormais autour de moi des personnes qui font attention et ne me jugent pas- or c’est clef pour avancer sereinement. Le plus compliqué reste toujours l’extérieur, car je suis encore gênée (oui toujours !) de devoir demander à un restaurateur si c’est sans gluten ou ce qu’il y a dans son plat. Mais j’espère qu’avec le temps et le fait qu’on soit de plus en plus nombreux à être sans gluten, les choses évolueront ! 

Une petite anecdote sur toi pour terminer ?

Je ne l’ai pas dit en me présentant, mais je suis franco-américaine et c’est peut-être pour ça que j’aime voir le verre à moitié plein et que je me dis que la situation ne pourra que s’améliorer ! C’est aussi pour ça que mon site s’appelle Because Gus, pour refléter mes deux cultures. Car Gus c’est le diminutif de mon chat Gustave et je le prononce à la française ! 

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